Si vous avez déjà participé à une expérience de réalité virtuelle (RV), vous vous êtes peut-être déjà retrouvé à naviguer dans un monde imaginaire en tant qu’avatar et vous êtes de toute façon forcément familier de cette thématique très présente au cinéma et à la télévision.
Les médias populaires nous ont offert des personnages tels que Jake Sully dans Avatar, Wade Watts dans Ready Player One et Danny ou encore Karl dans l’épisode Black Mirror, Striking Vipers. Dans ces exemples, l’alter ego virtuel du personnage est physiquement différent de ce qu’il est dans le monde réel. La connexion entre la personne réelle et son avatar virtuel s’appelle l’«incarnation». Si vous avez un fort sentiment d’incarnation lors de l’utilisation de la réalité virtuelle, vous pouvez avoir l’impression que votre corps virtuel est votre propre corps biologique.
La réalisation d’images en mode virtuel fournit donc une opportunité d’explorer le monde d’un point de vue différent et d’expérimenter de nouvelles perspectives dans le monde virtuel qui pourraient même modifier votre comportement dans la vie réelle.
Comment fonctionne l’incarnation virtuelle ?
Le mode de réalisation virtuel n’est pas entièrement nouveau dans le monde du jeu vidéo. Les jeux de rôle sur PC ou sur console génèrent un effet similaire, mais dans une moindre mesure. La technologie de réalité virtuelle qui est clairement le futur du jeu vidéo crée un sentiment d’immersion dans le monde virtuel bien plus grand que les expériences sur écran bi-dimensionnel.
En effet, les environnements virtuels 3D performants utilisent plus de sens que les technologies visuelles et audio en écran 2D. Cette approche garantit que l’utilisateur est complètement absorbé dans le monde synthétique qu’il expérimente via son avatar virtuel. Les images immersives en réalité virtuelle amènent l’utilisateur à croire qu’il est ailleurs, que ce soit au sommet de l’Everest ou en haut de la tour Eiffel. En présentant d’images séparées pour chaque œil, un effet 3D peut être obtenu lorsque l’utilisateur incorpore les informations de chaque écran dans le casque VR.
Ces visuels sont capturés à l’aide de photographies ou de caméras à 360 degrés qui peuvent être utilisées de manière alternative dans des environnements de réalité virtuelle. Le son à 360 degrés joue également un rôle important, car il peut aider à convaincre l’utilisateur de l’authenticité du monde virtuel.
Toucher et sentir, des propriétés du corps
Le sens du toucher est une forme courante de retour sensoriel. Chaque fois que vous sentez votre smartphone vibrer dans votre poche, vous interagissez avec la technologie « haptique ». En réalité virtuelle, les dispositifs haptiques simulent les sensations physiques qui se déclenchent lorsque les avatars interagissent avec des objets virtuels. Certains appareils peuvent modifier la répartition du poids ou l’aéro-dynamisme d’un avatar pour imiter ce qui se passe dans l’environnement virtuel. De véritables accessoires physiques peuvent également être utilisés pour introduire des défis réels dans les sports de réalité virtuelle. Des sensations haptiques peuvent même être créées dans les airs.
L’odorat, ou sens olfactif, est un autre mécanisme important qui améliore l’engagement dans un monde virtuel. Une campagne Kickstarter pour un masque de réalité virtuelle pouvant simuler le sens de l’odorat à l’aide de gélules arômes a dépassé ses objectifs de financement, ce qui démontre le niveau d’intérêt manifesté pour la réalité virtuelle multi-sensorielle.
En plus des sens supplémentaires, la réalité virtuelle donne à l’utilisateur un sentiment de propriété corporelle sur l’avatar virtuel. Cette propriété fait référence à l’auto-attribution d’un corps (virtuel) qui peut être réalisée en synchronisant plusieurs retours sensoriels. Par exemple, lorsque l’utilisateur peut voir que sa main virtuelle est touchée et peut ressentir la sensation haptique en même temps, il est plus susceptible de croire que le corps virtuel est le leur.
Les corps virtuels affectent le comportement
Les personnes répondent différemment aux avatars virtuels en fonction de leur identité et des caractéristiques de l’avatar. Par exemple, il semblerait que les femmes n’aiment pas leur avatar virtuel avec des mains masculines, alors que les hommes sont plus susceptibles d’accepter des mains d’avatar, quel que soit leur sexe, ou que les préjugés raciaux diminuaient lorsque les Caucasiens étaient représentés par des avatars plus foncés que les peaux claires. La forme du corps de l’avatar affecte également le comportement. Des chercheurs ont découvert que, dans le monde réel, les joueurs de jeux vidéo faisaient preuve d’une activité physique accrue s’ils jouaient régulièrement avec des avatars minces plutôt que des obèses. Cela suggère que les identités des avatars virtuels peuvent prévaloir sur nos identités habituelles.
Pour conclure, la possibilité d’incarner un avatar virtuel estompe les limites entre ce qui se passe dans le casque et ce qui se passe dans la vie réelle. Elle nourrit la liberté d’explorer et d’expérimenter, que ce soit avec une personnalité, un sexe ou une réalité physique différents. En cela, la réalité virtuelle est un mode de réalisation puissant. Elle peut influencer votre identité, votre perception et vos comportements, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des mondes virtuels. Aussi, il incombe aux futurs concepteurs et développeurs de cette technologie de veiller à ce que ce pouvoir soit utilisé pour de bonnes choses.
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